LES JEUX: SONIC R


Éditeur: Travellers Tales
Année : 1997
Genre : Course à pied
Nombre de joueurs : 1 à 2


Manque de charisme pour certains, dieu de pixels pour d'autres. Il n'empêche que durant sa carrière, notre cher hérisson bleu au doux nom de Sonic en aura fait des choses. Une entrée en matière dès 1991 sur Megadrive qui fait grand bruit avec un jeu de plate-forme tout simplement mythique suivie d'opus toujours très convaincants sur 16 bits. On dit de cette série que le passage à la 3D ne lui réussit guère. Cet argument n'est peut-être bien valable qu'à partir de la mort réelle de la 128 bits de Sega où de cette date, les Sonic n'avaient plus la même saveur qu'autre fois. La patte du maître s'était sans doute dissipée. Avec les nombreux Spin-off qui composent aujourd'hui cette série, on pourrait se dire qu'au fil des années, le hérisson a dû tomber dans un gouffre duquel il n'est pas prêt de ressortir. Du tennis, du snowboard, tout porte à croire que le hérisson bleu cherche du travail dans le milieu de la plomberie à trop vouloir calquer sur notre célèbre moustachu... Ce serait de l'ignorance total de croire que cette tendance ne date que d'aujourd'hui...



Le hérisson le plus rapide de la terre n'a pas daigné attendre les années 2000 avec tous ces "SONIC RIDERS" ou "SEGA SUPERSTAR TENNIS" pour essayer d'imiter le plus possible son homologue moustachu. Il engagea la course dès 1995 sur Game Gear avec le très célèbre Sonic Drift. Célèbre non pas pour son fun, ou son gameplay accrocheur, loin de là. Célèbre uniquement pour être l'un des Mario Kart-like les plus mauvais et les plus injouables qui soit, doté en plus, de graphismes laids à souhait. Sa suite essaiera de relever le niveau, sans pour autant y parvenir. Le "copiage" à la Mario s'annonçait déjà à l'époque comme très mal parti...

Calme plat jusqu'en 1997 sur Saturn. Notre petit Sonic s'était jusqu'alors fait assez discret et ne s'était montré que dans ses jeux de plate-forme pure. D'autant plus que les fans ne pouvaient plus attendre. La Saturn, bien qu'excellente console, manquait d'un titre qui aux yeux de tout le monde était un indispensable pour la ludothèque de la console. Un jeu de plate-forme... Un jeu qui propulserait notre petit hérisson dans un tout nouveau monde fait de texture 3D et de polygones en tout genre... Jusqu'en 1997...



Sega annonce et sort bel et bien un jeu de licence Sonic et qui plus est, tout en 3D. Mais les fans, dépités, ne s'attendaient probablement pas à voir arriver sur leur bécane un jeu, où la plupart des protagonistes de la série, prennent place autour d'un grand prix. Vous l'aurez compris, un jeu de course, rien de moins. Il faut pourtant se remettre dans le contexte où en 1997, la Saturn s'essouffle peu à peu face à ses concurrentes. De plus, jouer dans la cour d'un certain Mario Kart écrasant tout sur son passage, n'est pas chose facile. Et Sega n'a probablement pas la tête à ses jeux Saturn, préparant déjà l'avenir et sa « Katana », plus connu sous le savoureux nom de « Dreamcast ». Mais pour tout fan de la série qui se respecte, il serait impossible de passer à côté de ce SONIC R. L'essayer, c'est l'adopter.

SONIC R, comme dit plus haut, propulse les plus célèbres personnages de la série autour d'un grand prix qu'il faudra, bien sûr essayer de gagner (si vous essayez de perdre quelque chose me dit que vous n'irez pas très loin...). Vous retrouverez donc les personnages les plus emblématiques du petit monde de Sonic (10 au total) tel que Sonic (je n'ose imaginer son absence), Knuckles, Tails, Amy (qui sont les personnages de départ), l'infâme Dr Robotnik (ou Eggman c'est au choix), Métal Sonic (de Sonic CD), Eggrobo (le clône mécanique de Eggman dans Sonic 3) et Super Sonic (le super Sayen). D'autres personnages, beaucoup moins connus, viennent s'aligner dans les rangs. Peu connu, et pour cause, ceux-ci sont des personnages originaux, créés uniquement pour ce jeu . Vous retrouverez donc Mecha Knuckles et la poupée Tails. Chaque personnage possède des caractéristiques qui lui sont tout à fait propres. Il est à noter tout de même qu'à l'inverse d'une idée toute faite sur la série des Sonic, chaque personnage possède sensiblement la même vitesse mis à part notre Super Sonic national qui lui détient une vitesse accrue par rapport aux autres héros. Ainsi, Tails pourra à l'aide de sa double queue s'envoler vers les cieux pour quelques instants (pas de jeux de mots restons corrects ^^.), Knuckles pourra lui, planer pendant quelques secondes, Sonic maîtrise le double saut, Amy possède un boost qui la ralentira par la suite. A noter que cette dernière est la seule, avec notre cher Dr Eggman, à posséder un véhicule. Autant de différence dans les personnages qui diversifie le gameplay au maximum et ce n'est finalement pas plus mal.



Les personnages à débloquer peuvent s'acquérir de diverses manières. Robotnik s'obtiendra une fois tous les circuits du jeu terminés et en première position. Super Sonic s'obtient une fois toutes les Emeraudes du chaos en votre possession. Vous les trouverez en fouillant les circuits de fond en comble. Les quatre derniers personnages s'obtiennent en récupérant dans chaque circuit, un jeton. Il faudra alors terminer la course le premier. Ce qui vous donnera l'occasion d'affronter le personnage que vous débloquerez, à la seule condition que vous le battiez. Toutes ces méthodes ne font qu'augmenter le peu de fun que le jeu procure. Car si mes explications paraissent simples, il s'avère que « in-game », la difficulté d'accomplir ces tâches se ressent fortement.

Seulement, si le nombre total de personnages jouables est des plus respectables, il faut bien avouer que du côté du nombre de circuit, la quantité est bien plus que dérisoire. Uniquement quatre circuits sont disponibles en début de partie et seulement un déblocable. Autant vous dire qu’à une même époque où un certain Mario Kart 64 est de sortie avec plus de seize circuits, ceci ne pardonne pas. On pourra tout de même se consoler en se disant que les quelques circuits disponibles sont d’assez bonne facture. Assez grands et assez fouillés pour au moins nous intéresser à explorer les moindres recoins du niveau. Il existe en effet de nombreux raccourcis et autres passages secrets cachant la plupart du temps les jetons ou émeraudes et qui ne sont généralement pas situés sur la carte.



SONIC R est avant tout un jeu de course. Au-delà de son mode grand prix vous aurez la possibilité de courir seul sur le circuit de votre choix grâce au mode Contre-la-montre. Vous disposerez de plusieurs réglages possibles tel que le déroulement de la course normalement ou en sens inverse, le choix d’avoir ou non un fantôme de votre meilleur temps. Est mis à votre disposition également un mode de jeu où le but est d’attraper et de trouver cinq ballons qui sont dissimulés dans le circuit que vous aurez au préalablement choisi. Vous devez bien sûr faire le meilleur temps possible pour accéder en haut du classement. Enfin, un dernier mini jeu vient agrémenter le tableau. Dans ce dernier, vous devrez dans le circuit de votre choix, toucher quatre personnages contrôlés par l’ordinateur en essayant d’utiliser le moins de temps possible. Autant vous dire que ce petit mode est sans aucun doute le plus sympa que le jeu propose. Ce qui m’amène à vous annoncer une durée de vie, vous l’aurez probablement compris, somme toute assez faible. Le jeu se bouclera en quelques heures à peine ce qui est plutôt faible pour un jeu de ce genre ou le fun et l’envie de rejouer doit primer avant tout. Une déception qui prend alors toute son importance.



On peut alors se dire que c’est sans doute en multijoueur que le jeu prend enfin toute sa saveur. Il est vrai que face à un Mario Kart 64, à la même époque, qui lui peut se jouer à quatre simultanément, SONIC R peut paraître un tantinet ridicule sur Saturn avec ces deux seuls ports manette. Et il est vrai que même si à deux, le fun s'installe peu à peu, il faudra tout de même avouer que l’on se sent assez lésé sur ce point précis. Vous pourrez donc affronter l’un de vos amis sur le circuit de votre choix, ou jouer à celui qui attrapera les cinq ballons le premier. Je vous accorde que le multijoueur de cet opus est ridicule mais que voulez-vous, il est vrai que la comparaison avec ce petit plombier moustachu est si facile, ce qui laisse donc à notre petit hérisson bleu quasiment aucune chance d’égaler le fun que procure celui-ci. Un mode multijoueur bâclé, voilà les mots qui me viennent à l’esprit.

Il faut également ajouter que graphiquement, même si les sommets de la console ne sont pas atteints, le titre reste de très bonne facture. La 3D sans être esthétiquement parfaite, n’est pas non plus trop polygonale. On remarque même par-ci, par là des effets de brouillard pas mal du tout pour de la Saturn. Les décors riches et variés, sont surtout extrêmement colorés, c’est un régal continuel pour les yeux. Je pense notamment au dernier circuit qui fait tout de suite penser à la course étoile de Mario Kart. Les couleurs très arc-en-ciel et très flashies du jeu lui donne toute son âme. Les personnages ne sont pas en restes, la crainte de voir un Sonic très « haché » est très vite oubliée. L’animation quant à elle n’est pas en reste, la fluidité est de mise. Le seul point noir du jeu est que quelques ralentissements sont à prévoir, notamment lors des départs ou lorsque plusieurs personnages sont à l’écran. La Saturn est capable de mieux, c’est indéniable, mais ne nous plaignons pas, le jeu aurait pu être de moins bonne facture, c’est évident.

Au niveau de la bande sonore, il faut rappeler que la Saturn a toujours été la maîtresse au niveau du chip sonore. SONIC R ne dément pas à la règle. Les compositions signées Richard Jacques sont très dynamiques, la qualité CD est présente, c’est indéniable. Les bruitages sont tout à fait correctes et respectent à la lettre les bases posées dans les opus 16 bits. Mais l’élément le plus important à signaler est sans aucun doute le fait que les musiques, en course, sont chantées ! Il est bien rare qu’un jeu propose une bande son complètement chantée. De plus, elles sont très agréables à l’écoute. Et comme justement le fait est assez rare pour être signalé, j’ai juste envie d’applaudir Sega pour cette démarche, qui serait peut-être à renouveler pour des jeux plus next-gen. Bravo l’artiste.



Je terminerai cet article sur des anecdotes toujours sympa à connaître (merci Wikipedia pour m’avoir fait remarqué ce qui va suivre ^^), il est à savoir que les cinq circuit présents dans le jeu commencent tous par la lettre R qui compose le titre du jeu. R comme Racing. Nous retrouverons donc Resort Island, Radical City, Regal Ruin, Reactive Factory ainsi que Radiant Emerald. SONIC R est également présent dans la compilation Sonic Gems Collection sortie en 2005 sur PS2 et Gamecube, regroupant la plupart des opus Sonic les moins connus, mais pas les moins funs.

Il faut croire que malgré tous les gros défauts apparents, SONIC R reste l’un de ces jeux qui même si l’on a bien envie de leur coller une sale note, nous attendri tout de même par tout le charme qu’il leur reste. SONIC R malgré un fun qui s’escompte au fil du temps, et qui s'installe difficilement, reste l’un de ces titres qui même si l’on ne le ressort qu’une fois tous les ans, prenons du plaisir à y rejouer encore et encore. Ecouter une fois de plus cette bande-son incroyablement magnifique et admirer ces graphismes qui une fois de plus nous prouve que, malgré l’âge et les capacités techniques limitées de la 32 bits de Sega, la Saturn en avait vraiment pas mal sous le capot. Le nombre de personnage rend bien honneur à la série et leurs aptitudes spéciales restent parfaitement dans l’esprit général des Sonic. Il est alors vrai que les seuls, mais gros, points noirs du jeu ne s’installent qu’une fois le jeu exploré de fond en comble. Une durée de vie bien trop faible, même pour l’époque et une mode multijoueur assez bâclé viennent obscurcir le tableau d’un jeu qui avait alors tout pour plaire. SONIC R, ce n’est pas un ovni, ce n’est pas une pâle copie d’un jeu made in Nintendo comme il est si facile de le penser, c’est finalement un vrai jeu, avec son lot de qualités et de défauts. Un Spin-off de la série qui vient relever le niveau et dont le hérisson peut être fier.

NOTES
Graphismes
Bande son
Jouabilité
Durée de vie
Note générale


Nom du testeur: Lolo13 (gamopad.com)